DÉCLARATION INSTITUTIONNELLE DE L’ARARTEKO À L’OCCASION DE LA JOURNÉE DE L’EUROPE

Le 9 mai, nous fêtons la journée de l’Europe. Malgré le confinement, l’Ararteko souhaite commémorer cette journée car, en 2020, c’est le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration du
Ministre Français des Affaires Étrangères Robert Schuman, qui marque le point de départ du projet européen, dont nous continuons à bénéficier aujourd’hui.
La participation des personnalités basques à la fondation du projet ne put pas empêcher que la dictature de Franco nous privât de ses 30 premières années. Après l’adhésion au Conseil de l’Europe en 1977, et à la Communauté Économique Européenne en 1986, la société au sud des Pyrénées a commencé à participer à l’intégration européenne. Depuis, les avantages obtenus sont innombrables. L’intégration dans l’Europe nous a homologués aux démocraties les plus respectées du monde, mais elle ne s’est pas arrêtée là. Elle nous a aidés à progresser économiquement, à développer nos infrastructures et à conquérir des nouveaux droits. Aujourd’hui, personne ne doute que la protection de l’environnement, des consommateurs et des données personnelles ne serait pas la même sans l’impulsion européenne.
Certes, des époques dures, il y en a eu. Quelques décisions prises au niveau européen ont eu des conséquences nuisibles. La réponse européenne à la crise économique et financière de 2008 a mérité le rejet des parties de la population qui se sont senties abandonnées et désavantagées. Elle nous a fait comprendre que, parfois, l’accord avec nos voisins européens n’est pas facile. La réponse à l’arrivée de réfugiés depuis 2015 n’a su, elle non plus, satisfaire aux demandes morales de beaucoup de citoyens. Ces désaccords sont habituels lors qu’on bâtit une communauté avec des membres différents. Or, grâce à d’autres programmes européens tels que l’Erasmus, nous savons que, en réalité, nous ne sommes pas si différents que ça. Á en dire la vérité, nous avons beaucoup en commun.
La société basque a maintenu sa conviction européenne avec sagesse. A l’heure actuelle, ladite conviction devient vitale pour trouver des solutions communes. Aussi dans le contexte du COVID-19, la meilleure réponse ne viendra que de l’Europe. Au Pays Basque, la fermeture de la frontière avec la France nous en rend bien conscients. La liberté de circulation, qui maintenant nous manque tellement, et que nous ne voulons absolument pas perdre, nous oblige à réfléchir ensemble à des réponses communes pour des pandémies á venir. Toutefois, l’Europe a déjà réagi. L’achat conjoint de matériel médical et de protection ; les vols conjoints de rapatriement ramenant des citoyens de plusieurs états membres ; le programme de 750 milliards de la Banque Centrale Européenne pour l’achat de valeurs ; les programmes de soutien économique aux systèmes nationaux de santé, aux entreprises et aux personnes au chômage ; ou le rôle européen dans la campagne internationale qui a réuni 7,4 milliards d’euros pour le développement des vaccins et des traitements accessibles, ont montré la valeur de l’Europe pour nous vies. Les négociations, á nouveau, ont été dures, mais les accords y conclus réussissent á équilibrer les intérêts de toutes les parties.
L’Ararteko maintient sa conviction européenne et participe aux échanges avec d’autres défenseurs des droits à l’échelle européenne. Á l’occasion de la journée de l’Europe, il invite les citoyens et citoyennes basques à cultiver ses valeurs européennes, à profiter de l’Europe et à la connaître mieux

Vitoria-Gasteiz, le 8 mai 2020